lignes de forces

EXPOSITION DU 17 MAI AU 18 JUIN 2017
PAVILLON SICLI, LES ACACIAS
année
2017
catégorie
matériaux
Vinyl chrome collé sur béton
dimensions
2500 cm x 2600 cm
photographies
Marc Schellenberg
œuvre «lignes de forces»
Documents / Liens

lignes de forces

EXPOSITION DU 17 MAI AU 18 JUIN 2017
PAVILLON SICLI, LES ACACIAS
année
2017
catégorie
matériaux
Vinyl chrome collé sur béton
dimensions
2500 cm x 2600 cm
photographies
Marc Schellenberg
œuvre «lignes de forces»
Documents / Liens

Le projet consiste à appliquer sur le sol de la salle d'exposition le motif d'une double spirale, réalisée avec une pellicule autocollante miroir de 20 cm de large. J'utilise ce matériau extrêmement mince pour réagir à l'amplitude de la voûte et aux ouvertures qui ont pu être réalisées par l'étonnante performance technique réinventée dans la conception de cette architecture en béton par Heinz Isler dans les années 60.

Depuis plus de vingt ans, je travaille autour de l'utilisation de certains matériaux ou supports qui me permettent de capter et réfracter la lumière, fascinante matière qui nous traverse et se déplace à la vitesse de 299'792'458m/s et qu'un prisme peut décomposer. Cette matière est une des conditions primordiales, avec la présence de l'eau, qui permet à la vie de se développer et de se transmettre sur notre planète. Elle n'est plus seulement un moyen technique ou esthétique dans le language du plasticien. Elle s'impose comme un matériau qui traverse un vide qui n'est pas vide et réfléchit jusque dans nos cerveaux les formes et les couleurs de ce que nous voyons et, comme l'a si justement souligné Georges Didi-Hubermann, de ce qui nous regarde.

Le motif de la double spirale fait référence à la spire qui développe et enveloppe certains coquillages, comme par exemple les coquilles de nautiles, mais elle évoque également l'annonce faite le 11 février 2016 de la détection des ondes gravitationnelles, provenant de la collision titanesque entre deux trous noirs et provoquant des ondulations de l'espace-temps.

En une fraction de seconde, les trous noir entrent en collision à une vitesse de l'ordre de la moitié de celle de la lumière et fusionnent en un trou noir unique. Celui-ci est plus léger que la somme des deux trous noirs initiaux, car une partie de leur masse (ici l'équivalent de trois so- leils, soit une énergie colossale) s'est convertie en ondes gravitationnelles selon la célèbre formule de Albert Einstein E=mc2. Pierre Binétruy

La double spirale commence autour d'un point reporté au sol, à partir du centre de la coupole en résine translucide qui perce le plafond. Mais la configuration de la coque du Pavillon Sicli n'a pas, dans son ensemble, un centre. Ses arrondis s'ouvrent et se déplient vers la ville par des trouées, dont les plus amples forment des arches. La réverbération des quatre baies vitrées de cet espace d'exposition sur le matériau miroitant donnera à voir, à l'échelle 1:1, une réminiscence de la maquette inversée du pavillon, qui a servi à l'ingénieur pour chercher la forme la plus satisfaisante prise dans la tension naturelle du matériau.

Je voulais répondre à l'espace que délimite la voûte par une nappe, dont la fonction serait de capter la lumière ainsi que les formes qui permettent à celle-ci de pénétrer dans le pavillon. Mais je voulais également que ce support adhère au sol comme une flaque d'eau, sans presque n'imposer au regard aucune épaisseur. Cette pellicule autocollante adhère si fermement au sol qu'elle met en évidence toutes les aspérités et accidents du béton, ainsi que les traces de sa mise en oeuvre.

Un passage de 120 cm de large a été laissé à disposition du public pour qu'il puisse se déplacer autour de l'intervention sans endomager le matériau réverbérant.

Je rends hommage à cette forme libre qui développe un dedans selon un dehors. Je rends hommage à une démarche exigente, atten- tive aux découvertes de son époque et à la nécessité de les confronter à son savoir-faire. A cet ingénieur qui a su prendre le risque d'articuler simultanément la connaissance scientifique et technique avec une dimension expérimentale pour se donner les moyens de créer une nouvelle approche organique de la voûte.

Carmen Perrin, juin 2016

  • Carmen Perrin
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© carmen perrin